Réponse ferme de l’OGBL et du LCGB à l’attaque du ministre du Travail contre les CCT : « Une grève générale n’est pas exclue ! «
Mardi soir, le 3 décembre 2024, plus de 700 militants et militantes syndicaux et délégués du personnel de l'OGBL et du LCGB se sont rassemblés au Parc Hôtel Alvisse à Dommeldange pour protester contre la réforme de la loi sur les conventions collectives prévue par le ministre du Travail Georges Mischo. Les deux organisations syndicales ont été soutenues par Tea Jarc, secrétaire confédéral de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui est venu prêter main forte aux collègues luxembourgeois et pour démontrer le ferme soutien de la CES dans cette affaire. Devant la foule, Tea Jarc a rappelé l’importance de la directive européenne sur les salaires minimaux adéquats dans l'UE, qui prévoit non seulement la mise en place de salaires minimaux sur base de critères spécifiques, mais exige également une augmentation du taux de conventions collectives dans les États membres. Chaque État membre de l’UE devrait en effet viser un taux de couverture de 80% en matière de conventions collectives et devra mettre en œuvre un plan d'action pour la promotion de la négociation collective, en concertation avec les partenaires sociaux.
Le gouvernement n’a pas été en mesure de respecter le délai de transposition de la directive, fixé au 15 novembre 2024. Par ailleurs, compte tenu du comportement actuel du ministre Mischo, il semble que la transposition prendra plus de temps que prévu. Dans son projet de loi, ce dernier s'en est pris directement aux syndicats en proposant aux délégués neutres et aux travailleurs de signer eux-mêmes les conventions collectives, et ce en l'absence des syndicats nationaux représentatifs. Or, lorsque la définition de la négociation collective et de la convention collective dans la directive sont lues conjointement, il est clair que, seules les conventions collectives signées par les syndicats devraient être prises en considération. L'OGBL et le LCGB n'accepteraient donc en aucun cas la proposition du ministre qui semble être convaincu que les discussions entre un salarié et son employeur se feront sur un pied d’égalité. Cela ne fait que montrer à quel point le ministre est déconnecté de la réalité du monde du travail.
Tea Jarc, de la Confédération européenne des syndicats, a également indiqué dans son discours qu’une procédure d'infraction devant la Commission européenne pourrait être lancé en cas de violation de la directive européenne par le Luxembourg. Le 21 novembre 2024, l'OGBL, le LCGB et la CES avaient déjà envoyé une lettre à Ursula Von der Leyen et à Nicolas Schmit, pour attirer l'attention sur la situation alarmante au Luxembourg.
La balle est maintenant dans le camp du ministre du Travail et du gouvernement. Mais une chose est sûre : si les dispositions de la directive européenne ne sont pas respectées, la paix sociale au Luxembourg sera mise à rude épreuve. L'enjeu est beaucoup trop important. Si les revendications ne sont pas respectées, une grève générale ne serait pas exclue, selon Nora Back et Patrick Dury. C'est la seule façon d'être enfin pris au sérieux.