Communiqué
Les 19 et 20 novembre 2025, les syndicats européens se sont à nouveau réunis à Bruxelles dans le cadre de la réunion du Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES). La réunion s'est tenue quelques jours seulement après la confirmation de la directive sur des salaires minimaux adéquats dans l’UE par la CJUE, un moment qui représente une victoire importante et un pas en avant décisif pour le mouvement syndical européen. Néanmoins, la réunion a également été l'occasion d'échanger sur les développements inquiétants dans l'Union et sur une stratégie future des syndicats pour lutter contre les politiques anti-salariales de l’UE.
Concernant l’arrêt de la CJUE sur la directive relative à des salaires minimaux adéquats dans l’UE, la CES a salué le jugement rendu le 11 novembre 2025. Néanmoins, la bataille n’est pas terminée : il s’agit désormais de veiller à ce que les gouvernements transposent correctement le texte dans la législation nationale, une étape qui risque de s’avérer difficile dans certains États membres. La CES a en particulier souligné l'importance de la disposition qui vise à atteindre un taux de couverture de 80 % des conventions collectives dans les différents pays, ainsi que la nécessité d'impliquer correctement les partenaires sociaux nationaux à la mise en œuvre des plans d'action nationaux.
Malgré cette victoire, le mouvement syndical reste sceptique quant à l'orientation politique de l'UE pour les années à venir et a notamment rappelé l’alliance entre le centre droit et l’extrême droite qui s’est formée au Parlement européen lors du vote sur le paquet Omnibus I concernant la directive relative au devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité. À cet égard, certaines organisations ont mis en garde contre l’émergence d’un capitalisme libertarien avec un patronat qui ne fait plus de compromis ni au niveau européen ni au niveau national. En effet, la plupart des gouvernements soutiennent les réformes Omnibus prévues par la Commission, ce qui rend la situation particulièrement difficile pour les syndicats et les travailleurs. Il est donc crucial que les syndicats réfléchissent rapidement à une stratégie afin de contrer efficacement les tentatives de dérégulation de la Commission qui menace les droits des travailleurs au profit des entreprises. Les risques liés aux réformes prévues dans le cadre du paquet Omnibus ont également été mis en avant lors d’une discussion stratégique sur les services publics, en particulier en ce qui concerne le risque de déréglementation et de libéralisation de ces services.
Dans une intervention, la commissaire chargée des droits sociaux, des compétences, des emplois de qualité et de la préparation, Roxana Minzatu, a mis l'accent sur la feuille de route pour des emplois de qualité et la future loi sur les emplois de qualité, qui constitueraient également des initiatives importantes pour les travailleurs et les syndicats dans le contexte actuel. Ces initiatives devraient entre autres aborder des thèmes tels que l'IA dans le monde du travail, la santé et la sécurité au travail et les risques psychosociaux ainsi que la sous-traitance. Dans ce contexte les syndicats ont également insisté sur le nécessité d’une directive sur la transition juste permettant de faire face à la « catastrophe industrielle » en cours en Europe afin de sauver les industries européennes ainsi que les emplois dans ce secteur.
Parmi les autres thèmes abordés lors de la réunion figuraient notamment la stratégie européenne de lutte contre la pauvreté, une nouvelle stratégie en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que le congrès du CES qui se tiendra à Stockholm du 4 au 6 mai 2027.
Les syndicats luxembourgeois étaient représentés au comité exécutif de la CES par Véronique Eischen (Membre de bureau exécutif de l’OGBL) et Katia Neves (Chargée de mission du Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB).
Communiqué par le Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB (SECEC Asbl.), le 25 novembre 2025.
